Le meurtre de l’agent David Kirkwood, recrue du Service policier d’Ottawa, survenu le 11 juillet 1977, a déclenché une réaction qui a évolué en une cérémonie d’envergure nationale qui rend hommage aux agents et agentes de police et de la paix. En effet, à la suite de l’assassinat absurde de Kirkwood, les membres du Service policier d’Ottawa ont juré, non seulement de garder vivante sa mémoire, mais encore de s’assurer que les Canadiens n’oublieraient jamais l’ampleur de son sacrifice et du sacrifice de ses semblables.
Dans cet esprit, le dimanche 24 septembre 1978, un service commémoratif et un hommage spécial eurent lieu sur la Colline du Parlement. On choisit le site du Parlement parce que c’est l’endroit où les lois sont adoptées et que ces lois ont des répercussions non seulement sur la sécurité des membres des forces de l’ordre, mais encore sur la qualité de vie de chacun d’entre nous. Depuis les débuts de cette Cérémonie, certaines facettes de l’événement sont devenues traditionnelles, alors que certaines modifications sont venues l’enrichir, au fil des ans.
Par exemple, la sphère de la Cérémonie a été élargie au début, par l’hommage rendu à d’autres membres des forces policières abattu(e)s dans l’exercice de leurs fonctions; quelques années plus tard, ce critère d’inclusion fut modifié pour comprendre tous les policiers et policières tué(e)s dans l’exercice de leurs fonctions. À l’heure actuelle, le critère s’applique rétroactivement et on inscrit maintenant dans la pierre commémorative le nom des policiers et policières tué(e)s naguère dans l’exercice de leurs fonctions. Les cérémonies initiales se limitaient aux agent(e)s de police ou de correction qui avaient été tué(e)s, mais en 1995, ce groupe commença à inclure les agent(e)s de la paix, de sorte que la famille entière des forces de l’ordre est honorée au cours de la même cérémonie.
Journée commémorative nationale de la police et des agents de la paix
Le 24 septembre 1998, le gouvernement du Canada porclaimait officiellement que le dernier dimanche de septembre de chaque année, serait désormais consacré Journée commémorative nationale de la police et des agents de la paix. En annonçant cette Journée commémorative, le 27 septembre 1998, le solliciteur général du Canada s’exprimait en ces termes : « Chaque année, cette Journée commémorative national donnera aux Canadiens et aux Canadiennes l’occasion de témoigner officiellement leur reconnaissance à l’égard des agents de police et des agents de la paix dévoués qui font le sacrifice de leur vie pour la sécurité de nos collectivités. »
Le 17 janvier 2003, la mise en berne des drapeaux à l’échelle nationale fut insérée dans les nouvelles règles de mise en berne. Le drapeau est mis en berne sur tous les édifices et établissements fédéraux au Canada, y compris la Tour de la Paix, du lever jusqu’au coucher du soleil, chaque Jour national de commémoration des policiers et agents de la paix.
Avènement du Tableau d’honneur, du Pavillon et des Pierres commémoratives
Lors du service commémoratif à Ottawa en 1984, les représentants du Bureau du Solliciteur général et de l’Association canadienne des chefs de police (ACCP), dévoilèrent un Livre du souvenir à la mémoire des agent(e)s de police et de correction tué(e)s dans l’exercice de leurs fonctions.
Le 22 mars 1994, le Premier ministre Jean Chrétien se joignit à plus de 700 membres des forces policières et aux proches de leurs collègues disparus, rassemblés derrière les édifices du Parlement. L’Association canadienne des policiers (ACP) et l’ACCP inaugurèrent officiellement le nouveau Pavillon commémoratif de la police du Canada, ainsi que la pierre de granit posée à la base du Pavillon, où étaient gravés les noms des agent(e)s tué(e)s dans l’exercice de leurs fonctions.
Quand on a dévoilé la pierre de granit en 1994, les noms de 227 agent(e)s de police tué(e)s dans l’exercice de leurs fonctions depuis 1879 y figuraient. On érigea également deux autres pierres : l’une est consacrée aux agent(e)s de la paix morts dans l’exercice de leurs fonctions et l’autre explique l’historique du Pavillon. En 1995, le Tableau d’honneur commémoratif fut élargi pour accueillir les noms d’agent(e)s d’autres forces de l’ordre du Canada, tués dans l’exercice de leurs fonctions au sein de certains organismes canadiens, nommément les Ressources naturelles, Douanes et Accises, Pêches et Océans, ainsi que Conservation.
À l’approche du nouveau millénaire, la réfection des Pierres commémorative de granit et du Livre du souvenir posait de nombreux défis. En 1999, l’Association canadienne des policiers et policières, l’Association canadienne des chefs de police et l’Association canadienne commémorative des agents de la paix, travaillèrent en collaboration avec les fonctionnaires de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada afin de concevoir un nouveau Tableau d’honneur qui mettrait en valeur le site du Pavillon commémoratif, tout en s’harmonisant avec l’aménagement paysager de la Colline du Parlement et agrandissant suffisamment l’espace, de sorte que nos héros puissent être reconnus pour les cent années à venir.
Les parties convinrent donc d’ériger un monument recouvert d’un panneau de verre, le long du mur jouxtant la périphérie du Pavillon commémoratif. Ce nouveau monument met en valeur le Pavillon commémoratif en place, tout en offrant un hommage perpétuel à nos héros et assurant que les générations futures seront pourvues d’un rappel saisissant des sacrifices de nos héros disparus. Le nouveau Tableau d’honneur a été dévoilé en marge du Service commémoratif 2000, dans le cadre des célébrations du millénaire prévues par le Parlement, remplaçant les pierres de granit et l’ancien Livre du souvenir.
La salve de deux coups de canon
En 1978, le coup d’envoi de la cérémonie fut donné par une salve de deux coups de canon, tirée par le 30e Régiment de campagne de l’ARC. On fit ainsi ressortir le lien étroit qui lie depuis longtemps le Service policier d’Ottawa et le 30e Régiment de campagne, également désigné Bytown Gunners. Les deux corps ont été constitués en 1855 et se sont appuyés mutuellement depuis les incidents d’agitation populaire au début de l’histoire du Canada jusqu’aux rassemblements lors de visites royales, plus récemment. Après la salve, une douille en cuivre fut récupérée et montée comme pièce commémorative, portant l’inscription suivante : «À nos camarades tombés, Colline du Parlement, 24 septembre 1978 ». Les écussons de la Police d’Ottawa et des Bytown Gunners ornent respectivement le haut et le bas de l’inscription. La pièce fut offerte au Service policier d’Ottawa, le 7 juillet 1979.